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Des résidents de Chicoutimi-Nord veulent avoir la vie de quartier qu’on leur a promis. Enclavés en bordure du boulevard Sainte-Geneviève, ils proposent des améliorations pour augmenter la sécurité et surtout, créer une vraie vie communautaire.
Les quartiers concernés sont situés à proximité de l’école primaire La Carrière (Élie, du Lis-Blanc, des Fleurons et des Épervières). Depuis une douzaine d’années, la construction de nouvelles maisons y est soutenue et plusieurs jeunes familles s’y sont installées, principalement en raison de la proximité de l’établissement scolaire.
Le problème est que la grande majorité des élèves doivent malgré tout utiliser l’autobus puisque chaque petit quartier n’est pas relié aux autres. « Sur la rue du Liseron, on est à 630 mètres de l’école, mais les enfants prennent l’autobus et roulent 1,7 kilomètre », se désole David Carrier.
Le citoyen a présenté à son nouveau conseiller municipal, Serge Gaudreault, un document étoffé qui met en lumière les lacunes et propose des solutions.
Il se fait le porte-parole de la quarantaine de signataires qui l’appuient dans sa démarche. « Encore plusieurs terrains ont été vendus cet été. Le jour où ils seront tous vendus, il sera trop tard pour prévoir des voies connectrices ou du moins des passerelles piétonnières. »
Le Quotidien a utilisé un drone pour survoler le coin. On remarque effectivement plusieurs rues qui se terminent en rond-point ou qui meurent tout simplement. On voit également un lot boisé, voisin de l’établissement scolaire. Ces terrains appartiennent à la famille Murdock et pourraient éventuellement être vendus, précise le citoyen informé.
Il propose que la Ville de Saguenay en achète une partie pour créer un lien et conserver du même coup un espace vert.
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Une mère de famille confirme elle aussi au Quotidien qu’elle ne laisse pas ses enfants marcher jusqu’à l’école. Le secteur isolé n’est pas éclairé et en fin de journée, des groupes s’y rassemblent pour faire du VTT ou du motocross, ce qui n’est pas sécuritaire pour des plus jeunes.
Ils prennent donc l’autobus même s’ils résident à moins de 0,8 kilomètre de l’institution. «Quand nous avons acheté ici il y a 12 ans, j’ai posé des questions et il y avait le projet d’avoir des passerelles, mais ça ne s’est jamais concrétisé. Ce n’est pas ce qui nous avait été promis sur les plans de l’entrepreneur. »
Pour les résidents, il est clair que raccorder les quatre quartiers augmenterait aussi la qualité de vie des familles qui pourraient circuler librement entre chacun d’eux et se côtoyer.
Un feu de circulation réclamé
Au-delà de la circulation à pied ou à vélo, chaque section ne compte qu’une sortie vers le boulevard Sainte-Geneviève. Là aussi, les résidents y voient un problème de sécurité. Si le tout était relié, il y aurait quatre voies pour s’engager sur la route 172.
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D’ailleurs, l’augmentation du nombre de maisons jumelé à celle du trafic amène un autre constat : il faut un feu de circulation. Dans son document, David Carrier propose l’intersection de la rue du Lis-Blanc puisqu’elle est plus densément peuplée.
D’autres préféreraient celle des Épervières, où se situe l’école primaire. Pour sa part, Claudia Perron croit que le feu de circulation pourrait être à l’intersection de la rue Élie, située à l’extrémité de ces quatre secteurs.
Également mère de trois enfants, elle habite sur de la Sablonnière, de l’autre côté du boulevard. Elle appuie à 100 % les revendications du groupe et ajoute que son quartier est lui aussi isolé. « Mes enfants aiment aller jouer au parc Élie et patiner l’hiver, mais c’est impossible pour moi de les laisser traverser la route où les gens roulent facilement à 90 km à l’heure et où il y a des camions chargés de bois. »
La mère doit donc utiliser sa voiture pour parcourir 900 mètres. Elle a également fait une demande au conseiller Serge Gaudreault.
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Celle qui a habité quelques années à Saint-Honoré croit que Saguenay pourrait s’inspirer de la municipalité voisine pour aménager des corridors piétonniers et cyclistes. « J’aimerais que la Ville installe un corridor de sécurité sur l’accotement du boulevard avec des petits poteaux. »
Mme Perron a laissé son garçon se rendre en classe à vélo à quelques reprises. « Il partait avec un talkie-walkie et devait m’avertir quand il avait traversé. C’est super stressant, mais ça lui fait du bien de bouger avant d’aller s’asseoir en classe. »
Sans vouloir casser du sucre sur le dos de l’ancien conseiller municipal, tous les citoyens rencontrés disent avoir parlé à quelques reprises à Marc Pettersen, mais que rien n’a changé.
Le nouveau conseiller, Serge Gaudreault, qui a pris connaissance des problématiques assure qu’il tentera de faire avancer leurs requêtes. «La direction de La Carrière m’a aussi fait la demande de relier les quartiers. C’est aussi une question de saines habitudes de vie », répond l’élu.
Il a vérifié si les demandes s’étaient rendues au service d’urbanisme. « Malheureusement, à court terme rien n’est prévu, alors je ne peux rien vous promettre pour l’instant. » Il invite les gens à se présenter aux séances publiques du conseil de ville pour présenter leur document à l’ensemble du conseil.
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Penser la ville autrement
Au fil des conversations, les trois personnes rencontrées ont toutes déploré le manque de vision de la Ville de Saguenay en matière d’urbanisme.
Elles évoquent, entre autres, l’absence de trottoirs et de pistes cyclables à plusieurs endroits ainsi que les lacunes du service de transport en commun. « Il n’y a pas de planification, déplore la mère de famille. Notre exemple en est un parmi d’autres. Plusieurs villes se développent beaucoup mieux. Prenons Sherbrooke ou Saint-Honoré. On devrait s’en inspirer. »
Pourtant, le plan d’urbanisme prévoyait en 2012 d’aménager l’espace public en bordure des routes ainsi que de « planifier un circuit cyclopiétonnier reliant l’école primaire aux différents secteurs résidentiels qu’elle dessert. »
On y lit également que le développement doit « favoriser un aménagement de qualité des espaces libres (plantation, aménagement public, etc.) et rendre le boulevard Sainte-Geneviève plus convivial. »
En janvier 2019, à la demande de Saguenay, la firme Convercité a tenu une consultation publique pour réviser le schéma d’aménagement et de développement. Ce qui est en ressorti : les gens veulent des milieux de vie plus attractifs et complets à l’échelle humaine ; une mobilité repensée qui favorise les déplacements alternatifs et les déplacements collectifs efficaces.
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Serge Gaudreault a fait une intervention mardi midi à la séance du conseil de ville pour mettre en lumière la problématique. « On veut créer un lien et une proximité avec les écoles. On a besoin de vous pour que Chicoutimi-Nord soit relié. Il y a le parc de la Colline, il faut relier des sentiers. N’attendons pas qu’il soit trop tard. »
La mairesse Julie Dufour a répondu que des liens peuvent être exigés entre certains quartiers pour relier les écoles aux rues environnantes. Serge Gaudreault veut aussi un meilleur contact avec le ministère des Transports.
D’après l’article de Carolyne Labrie dans LeQuotidien.com