Des propriétaires du Saguenay désemparés face à la contamination de leur maison

La présence d’hydrocarbures a été signalée mardi sur le terrain d’une résidence de la rue Mézy, à Chicoutimi-Nord.

À la mi-avril, Sylvain Tremblay et sa conjointe, les propriétaires de la maison touchée, ont eu un dégât d’eau. Ils ont embauché un entrepreneur pour refaire le drain, mais il y a deux semaines, ils ont eu droit à une deuxième mauvaise surprise.

«Quand on a fait creuser pour refaire le drain de fondation, c’est là que nous avons découvert que c’était contaminé pas à peu près», a raconté M. Tremblay.

L’entrepreneur a rapidement senti une odeur d’hydrocarbures. Il a donc cessé le chantier et alerté immédiatement la Ville de Saguenay et le ministère de l’Environnement.

«Ça sentait sauf que ça ne sent pas dans la maison, a ajouté la conjointe de Sylvain Tremblay. Si nous n’avions jamais fait faire de l’excavation, on ne l’aurait peut-être pas su.»

En 2010, des maisons du voisinage avaient été touchées par la découverte d’une fuite de gaz provenant d’une station-service du boulevard Sainte-Geneviève.

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Le couple croit qu’une situation semblable serait à l’origine de leur problème. Selon eux, la contamination pourrait provenir d’une ancienne station-service qui a fait la manchette en mai 1977 pour ce genre d’écoulement.

De plus, les propriétaires ont fait retirer en 2008 des tuyaux qu’ils croient avoir été des capteurs, à l’entrée de leur propriété.

«On n’aurait jamais acheté la maison si on avait su qu’il y avait un problème d’environnement, a affirmé M. Tremblay. Ça vient certainement d’une place. Ce n’est pas nous qui avons mis cela. La Ville n’a pas d’historique. Ils ne savent rien de cela. Donc, c’est nous qui sommes pris avec le problème.»

Le ministère de l’Environnement a prélevé des échantillons pour établir le type de contamination. Des pompiers de Saguenay se sont assuré de la sécurité des lieux et un représentant de la Ville s’y est aussi rendu pour faire des constatations.

«Il a dit avant de partir « je m’occupe de ça ». On n’a jamais entendu parler de lui», a assuré la conjointe de Sylvain Tremblay.

La Ville de Saguenay dit ne pouvoir rien faire et leur recommande d’entreprendre un recours contre ceux qu’ils jugent responsables de la présence du contaminant.

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«Les contribuables, on paye des taxes. On (la Ville) ramasse le cash. Et après cela, quand on a un problème, tout de suite, actionnez, actionnez, actionnez. Ça ne marche pas comme ça dans la vie, actionnez, actionnez, actionnez», a déploré M. Tremblay.

«On se sent délaissés. On se sent tout seul là-dedans. Mettons que ça fait quelques mois que ça dure. On est tannés», a renchéri sa conjointe.

Le conseiller du secteur, Serge Gaudreault, les a rencontrés et les accompagne dans cette situation. Il déplore lui-même la position de la Ville.

«Je trouve ça très ordinaire, a affirmé l’élu municipal. Cette personne-là devait être encadrée par la Ville à la suite du passé de ces terrains-là. De cette contamination-là. Elle ne devrait pas être laissée à elle-même. Elle devrait avoir de l’aide. Et très rapidement de la part de la Ville de Saguenay.»

Sylvain Tremblay remercie son conseiller municipal pour son appui. Il est choqué de constater que la Ville ne l’aide pas.

«On ne peut pas creuser. Je ne peux rien faire. J’ai les deux mains embarrées. La Ville ne veut pas payer. C’est plate. On ne peut pas ouvrir les fenêtres. On ne mangera pas sur le barbecue cet été à travers le gaz», a déclaré le propriétaire.

Le couple doit donc attendre les résultats des analyses menées par le ministère de l’Environnement. C’est ce qui va décider de la suite des événements.

D’après l’article de Jean-François Tremblay dans journaldequebec.com